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TOMIMOTO
TRESOR NATIONAL VIVANT (1893-1963)

Par Dauphine Scalbert
Article écrit pour la Revue de la Céramique et du Verre
septembre/octobre 1994 (N°78)
Articles écrits par Dauphine Scalbert


Bois de bambou par une nuit de lune sur la rivière de Yamato, le tournant du chemin, ces paysages peints au cobalts ou à l’or reviennent avec constance le long de la carrière du potier ; paysages de Ando Mura, village ou naquit Tomimoto, près du célèbre temple de Hôryû-Ji et de Nara.

Son père, érudit et amoureux de la culture chinoise, y invitait ses amis peintres qui influencèrent le jeune Kenkichi ; tout enfant, celui-ci s'essayait à la calligraphie et à la peinture. De la collection de son père, Arita yaki, sometsuke chinois : l'enfant aimait à choisir une pièce qu'il posait sur son bureau en bambou et il s'amusait à en copier le dessin. Il fut par ailleurs excellent élève à l'école, surdoué en calcul, peut-être le soupçonnerait-on en voyant les œuvres de la fin de sa vie, émaillées sur couverte avec une précision mathématique.
Après ses études d'architecture à Tokyo, il partit pour Londres en 1908, en vue de se spécialiser en décoration intérieure. Il se passionna pour les idées de William Morris, et à London Central School of Arts, entra en section de Vitrail, son premier contact avec la fusion des couleurs dans le four. Durant plu- sieurs mois, il alla quotidiennement au Victoria and Albert Muséum où il croqua des centaines d'objets.
Tomimoto étudiait à Londres pendant que Bernard Leach, à Tokyo, étudiait l'art traditionnel japonais. Quand Tomimoto rentra dans son pays, le hasard, dit-on, ou des amis bien intentionnés, les firent se rencontrer, et leur amitié dura jusqu'après leur mort, pour influencer considérablement le cours de l'histoire de la céramique contemporaine. Tomimoto comme ami et interprète, permit à Leach de devenir le disciple du 6" Kenzan, alors que celui-ci, âge, têtu, ancré dans les traditions, n'attirait pas beaucoup les étudiants. De retour à Ando Mura, Tomimoto correspondait avec Leach, l'aidait par courrier à résoudre les problèmes techniques et de language. Les visites de l'un chez l'autre étaient fréquentes et ils firent ensemble un four à raku dans le jardin de la maison à Ando Mura, puis leurs premières expositions de raku, dessin et gravure sur bois. Ainsi l'architecte devint-il potier. Il ne reste guère de traces de ses premiers travaux, néanmoins un célèbre vase en raku rouge au décor de grenadier incisé vigoureuse ment a été repris par Tomimoto et copié par d'autres potiers.
Mais la technique du raku ne permet que des pots lourds et fragiles à cause de la cuisson à basse température. Tomimoto se tourna vers le grès et la porcelaine; en 1915, il construisit son four à deux chambres et essaya les argiles et les cendres de la région de Yamato. Il extrayait l'argile ferrugineuse de la mare de son jardin dont l'eau baissait en hiver, et avec cet engobe riche en fer, il peignait sur ses pots à la manière de Kyeryong San en Corée. S'inspirant encore des pots coréens, il expérimentait la technique du mishima et de l'incrustation. Tomimoto avait été fort impressionné par une sculpture en grès blanc de Maillol lors de son retour d'Angleterre, passant par Paris et Marseille. Il se mit à travailler le grès blanc. Très marqué par la collection de céramiques de son père, il ne reprenait pourtant point les formes de ses souvenirs d'enfance pour ne pas tomber dans la facilité. Il tournait une journée de pots, différents, au gré de son inspiration et sans croquis préalable; après les avoir tournasés, il les séparait, d estinait les meilleures formes à la couverte transparente ou blanche, le second choix à un décor au cobalt, et le troisième choix était réservé à l'incision ou au décor émaillé. A l'époque, les clients n'appréciaient pas les céramiques blanches, les trouvant ternes et dépourvues d'intérêt. Elles se vendaient donc très mal. Tomimoto contribua à un renouveau de l'appréciation du public et il n'est plus d'exposition de céramique à l'heure actuelle au Japon dans laquelle on ne trouve de pièces blanches, prisées maintenant pour leur élégance et leur sobriété.
En 1926, Tomimoto déménagea à Tokyo; quelques amateurs craignirent qu'il n'abandonnât les décors de paysages du Yamato, mais à tort. Tokyo est en fait une vaste agglomération de villages, et la maison et l'atelier étaient encore entourés de bois et de rizières. L'hiver de Tokyo est plus froid que celui de Nara et Kyoto; l'argile gelait et Tomimoto se rendait alors dans les villages de potiers situés plus au Sud, là où l'hiver est plus doux, comme Shigaraki, Seto, Kyoto. A Kutani, où il alla à plusieurs reprises, il se perfectionna dans la technique de l'émail sur porcelaine .
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Après la guerre, il retourna au Kansai pour s'établir à Kyoto, à l'âge de 60 ans. Kyoto est la capitale de l’uwae (émail sur couverte), de très nombreux fours y cuisent les émaux en gazette et à basse température. Le décor sur une couverte de grès présente un aspect plus doux que sur la porcelaine de Kutani. Tomimoto créa un alliage d'argent, d'or et de platine pour obtenir une couleur argentée qui ne ternit pas avec le temps et fond à la même température que l'or. A Kyoto, il disposa de grandes facilités pour s'installer, aidé par quelques étudiants fidèles et la multiplicité des matériaux céramiques à l'usage des potiers. Son travail atteignit une extraordinaire maîtrise technique des pâtes (grès blanc, porcelaine), des émaux, son décor mûrit encore, plus libre et plus sûr, ornements d'or et d'argent à la géométrie implacable, motifs floraux qui semblent vivants, paysages traditionnels mais tirant vers la simplicité et l'abstraction. Il a mené de pair durant sa carrière son travail de potier et de professeur, très exigeant envers ses étudiants ; il leur faisait supprimer sans arrière-pensée leurs mauvais pots. A la fin de sa vie, même malade, il continua à enseigner au Collège Municipal des Beaux-Arts de Kyoto.
Il a exposé sans cesse et sans relâche, seul, en groupe, à Kyoto, Osaka, Tokyo, au Musée Cemuschi à Paris, à Londres...Souvent il exposa avec Kawai, Hamada et Leach, et s'il était leur ami ainsi que celui de Yanagi, il n'adhéra pas au Mouvement Mingei dont les critères lui semblent trop catégoriques, n'ouvrant point de champ à la création moderne. L'un des meilleurs potiers japonais, il a contribué au développement de la pensée artistique, en écrivant de très nombreux articles dans les revues d'art, en créant les départements de céramique de l'Académie Impériale Kokuten à Tokyo, en fondant en 1951 l'Association Shinshokai qui encouragea les jeunes potiers à la création personnelle. Il affectionnait les séjours en famille ou seul en village d'eaux thermales et passa un mois de 1952 à Otsu, rédigeant un manuel technique pour ses étudiants. Pour nous en Occident, il collabora avec Herbert Sanders au livre La Céramique japonaise, qui est une mine d'informations pratiques.
Onze ans après la mort de Tomimoto s'inaugurait la Maison-Musée de Tomimoto Kenkichi, sa maison natale dans laquelle se succèdent maintenant les expositions thématiques (Œuvres de jeunesse de Tomimoto ', Le Monde du potier Tomimoto ', L'Homme et sa pensée', Gravures sur bois de TomirAoto ; Les Porcelaines de Kenkichi...). Le groupe de recherche sur Tomimoto Kenkichi (Tomimoto Kenkichi Kenkyu Kai) s'y réunit trois ou quatre fois par an pour actualiser les informations sur la vie et l'œuvre du Maître. Des cours de poterie ont lieu dans le jardin, mais l'affluence est trop grande, les étudiants sont en liste d'attente pendant trois ans avant d'obtenir une place libre.
Tomimoto eut dans sa vie un regret qui le remplit de mélancolie: n'avoir pu continuer son travail de pair avec Bernard Leach. Allant au port de Kobe pour recevoir les pots venant d'Angleterre, ou voyant les photos de pièces de son ami, il remarquait avec nostalgie : « Leach est anglais, n'a-t-il pas oublié ce que nous avons appris ensemble ? II a trouvé sa voie, mais nos chemins sont différents. »

Dauphine Scalbert




"Tomimoto, trésor national vivant", article écrit pour la revue de la céramique et du verre en 1994. oeuvres de potier selon les traditions, cuisson avec des fours à bois et à raku, dessin, gravure, pots en grès et porcelaine, argiles recouvertes de cendres, d'engobe, de décors. Dauphine Scalbert dirige Terres Est-Ouest, TEO, (Est, Ouest), à lain, dans l’Yonne, 89, en Bourgogne, France, le centre de formation propose un concours Puisaye Forterre, des expositions (ExpoLain) et de l'art. "Tomimoto, trésor national vivant", article écrit pour la revue de la céramique et du verre en 1994. oeuvres de potier selon les traditions, cuisson avec des fours à bois et à raku, dessin, gravure, pots en grès et porcelaine, argiles recouvertes de cendres, d'engobe, de décors. Dauphine Scalbert dirige Terres Est-Ouest, TEO, (Est, Ouest), à lain, dans l’Yonne, 89, en Bourgogne, France, le centre de formation propose un concours Puisaye Forterre, des expositions (ExpoLain) et de l'art.