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Terres Est-Ouest - TEO
Le Manoir
89560 Lain
Centre de Formation,
Dans l'Yonne (89)
en Bourgogne, France.

TERRES EST-OUEST :
UNE DEMARCHE REFLECHIE
Par Jean-Marie Lhôte
Extrait de Revue de la Céramique et du Verre
n°131 juillet/août 2003

Terres Est-Ouest est un centre de rencontre et de communication où se retrouvent des artistes et des artisans de toutes disciplines, principalement ceux qui ont choisi de se consacrer à la céramique. École de poterie, cours pour enfants, atelier de production, exposition annuelle, bibliothèque sont des activités déjà en fonctionnement. Le lieu se trouve non loin de Saint-Amand-en-Puisaye, bénéficiant ainsi de la qualité de ses argiles et de sa tradition.

Dauphine Scalbert, avec la collaboration de plusieurs céramistes de diverses nationalités, est à l'origine de cette aventure amorcée en 1993 quand elle est revenue de Colombie en France. L'entreprise trouve sa place dans son itinéraire singulier ; singulier par la géographie qui l'a conduite au fil des années de la France aux Etats-Unis, au Mexique, au Japon, en Corée et en Colombie, singulier par la diversité des apprentissages, par les choix esthétiques privilégiant l'utilitaire et, dominant le tout, une éthique assumée avec exigence. Terres Est-Ouest s'est nourrie aussi de l'expérience de Jaime Giraldo, dont la formation en ingénierie, les activités dans le commerce international et dans une entreprise d'édition ont été fort utiles.
« Le projet d'organiser un atelier susceptible d'accueillir des étudiants était en germe lors de notre retour et Jaime a fait construire nos dix tours avant le départ. L'organisation des stages est son travail, avec la manifestation annuelle Expolain. Je suis à l'atelier ; je m'occupe de la pédagogie et de la production, lui prend en charge la conception d'ensemble de Terres Est-Ouest qui a vu le jour deux ou trois ans après notre retour. »
Ici, se conjuguent deux réflexions, l'une personnelle et l'autre, propre aux manifestations collectives. La première réflexion personnelle concerne le fait pour Dauphine de ne pas signer ses pièces, dès lors qu'elle travaille dans son propre atelier. Elle pense qu'une bonne pièce se suffit à elle-même, que la signature rompt la continuité sur une partie essentielle, l'envers qui donne la terre, la clef. Elle dira : « Le fait de signer est vraiment affirmer son individualité. Je n'ai pas envie de m'avancer avec mon travail de cette manière. Et puis d'abord, la signature : à quoi ça sert ? Une question pour la céramique occidentale contemporaine m'étonne toujours, c'est sa direction en faveur de la recherche de l'individuel ; on glorifie l'expression personnelle... On va aimer quelqu'un, on va admirer son travail quand il va être très distinct, quand il va être très expressif. C'est désormais le critère. Mais pourquoi va-t-on rechercher tellement l'expression individuelle ? C'est la conception moderne qui vise la gloire de chaque artiste aux dépens d'une cohésion, d'une structure sociale solidaire. »
La seconde réflexion concerne davantage Jaime et les expositions qu'il organise. Il se refuse à inscrire ExpoLain dans le type des manifestations limitées à une élite : « Le groupe de céramistes autoproclamés "bons" et "les meilleurs", ceux qui exposent, année après année, dans les mêmes endroits et qui refusent d'ouvrir les portes de "leurs salons" à d'autres céramistes qui peuvent être techniquement ou artistiquement aussi "bons" qu'eux ou supérieurs ». Jaime nomme ces manifestations élitistes, des "expositions bouclées".
Quand il parle d'ExpoLain comme d'une exposition "non bouclée", il veut signifier que les portes ne sont pas fermées. « La participation est sélective mais les critères sont différents ; un céramiste célèbre, ou très célèbre, a les mêmes difficultés d'être invité qu'un céramiste inconnu. C'est ici que les techniques, la recherche, l'authenticité ou la "génialité" peuvent prévaloir sur le statu quo. Bien sûr c'est au public de juger ; ces jugements, qu'il convient d'observer au long d'une exposition, nourrissent les critères de sélection. Ce public est différent du même groupe d'invités qui se promène de vernissage en vernissage. Evidemment, les membres de ce groupe établi à partir de listes identiques (amateurs, acheteurs...) ne sont pas exclus, ils reçoivent les invitations ; mais dans la France rurale, en Puisaye particulièrement, l'ensemble des habitants des communes doit être incorporé à la vie culturelle. Des invitations au vernissage sont adressées à toutes les boîtes aux lettres d'une dizaine des villages. C'est une autre particularité d'ExpoLain. »
Par ailleurs un concours de céramique Puisaye-Forterre, dont la quatrième édition aura lieu en 2003, est organisé sur les bases suivantes : il est ouvert aux amateurs et étudiants de la céramique à l'exclusion des professionnels. Il comporte deux catégories : enfants à partir de cinq ans et adultes. Toutes les pièces des participants sont exposées avec le nom et l'adresse de leurs auteurs et soumises à un jury professionnel. Le public est également invité à voter et son vote a la même valeur que celui du jury professionnel.
Ces réflexions se conjuguent : Une référence affirmée envers l'usuel ; le refus des critères habituels des collectionneurs et un souci de démocratisation manifestent ici une éthique peu commune. « Dans l'enseignement dispensé à Terres Est-Ouest, les exercices simples, intenses, répétitifs sont privilégiés, précise Dauphine. Le décor s'ajoute non pour lui-même mais pour s'adapter à la forme car le décor change les formes.

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L'exemple de Tomimoto est édifiant à cet égard ; il tournait des pots, les tournassait, effectuant ensuite une sélection : le meilleur choix, les plus belles pièces, il les gardait pour le blanc ; les pièces moins bonnes ; il les gardait pour les décors au cobalt ; enfin, les pièces dont il était le moins satisfait, il les gardait pour les décors colorés.
« Avec un petit groupe d'élèves, je préfère travailler au milieu d'eux, ne serait-ce qu'à mi-temps, pour la stimulation et le rythme de travail (malgré le diverses sollicitations). Cela engage les élèves vers plus d'autonomie. Chaque élève a un projet dont nous établissons les grandes lignes et un calendrier d'étude et de travail. Je donne les outils correspondants et les matériaux adaptés ; l'élève possède ensuite une autonomie, sa responsabilité, une plus grande liberté d'expression, une meilleure relation personnelle avec le matériau.
« Je conseille toujours d'utiliser les matériaux qu'on trouve sur place et qu'on prépare personnellement, dans la mesure du possible bien entendu.
« Pourquoi un tour à pied ? II est silencieux, son rythme est humain, sa vitesse est relativement lente. L'attention portée au matériau est plus grande. Le tour à pied développe une meilleure économie de gestes pour conserver son énergie. Par ailleurs, dans le tournage : privilégié la main intérieure (du pot) qui ouvre à la main extérieure qui retient. Nous utilisons des tours électriques pour les plus grandes pièces et pour les élèves souffrant des hanches ou des genoux. »
« Mes conseils : voir, regarder : les musées, les expos, encore et encore, pour habituer l'œil en insistant sur les pièces d'usage, les pièces anciennes, les pièces traditionnelles qui sont des valeurs sûres. D'où l'importance de la bibliothèque ; elle comprend cinq cents volumes et des revues de toute origine, sa fréquentation régulière fait partie de la formation des stagiaires. Avec les références indiscutables on est certain de ne pas se tromper. L'usuel est en relation avec le quotidien ; il se réfère au corps humain, détermine les paramètres de lignes, volumes. La pratique de l'usuel perfectionne les moyens techniques, favorise la connaissance des matériaux et des fabrications et/ou, en d'autres termes, la fabrication de l'objet d'usage donne des paramètres esthétiques vivants qui apportent des moyens à tout céramiste. »
« Les enseignants intervenant à Terres Est-Ouest seront probablement de plus en plus nombreux pour élargir les points de vue et les méthodes. Ils sont déjà majoritaires en été. De même la visite de collègues et amis en visite à Lain est gratifiante pour les liens d'amitié. Eux aussi éclairent, ouvrent à d'autres modes de travail. » Les stagiaires pour leur part sont sensibles à l'ouverture sur le monde, à l'attention portée sur eux par une observatrice avisée, qui respecte les différences entre les stagiaires tout en veillant à la cohésion du groupe. Et qui tient à se souvenir des collègues qui ont « démarré » Terres Est-Ouest, principalement Junya & Rie Nakamoto ; Cristobal Schlenker, céramiste colombien ; sans oublier les jeunes : Anne, Cora, Hubert, Nathalie, Thierry, Yoshie... Et surtout pas Gustavo Perez, « avec l'assurance d'une amitié et d'une collaboration durables »...
Certainement Dauphine et Jaime pensent souvent à l'histoire racontée par Yanagi à propos du royaume de l'harmonie que l'on ne peut chercher seulement à l'Est, ou à l'Ouest. « Un jour un abbé zen vit un disciple s'apprêter à quitter le temple :
L'abbé — Où vas-tu ?
Le disciple — Je m'en vais chez moi vers l'Ouest.
L'abbé — Je veux t'inviter à la maison de l'Est, veux-tu venir ?
Le disciple — Je crains de ne pas pouvoir.
L'abbé — Dans ce cas ta maison n'existe pas encore. »*

Terres Est-Ouest, 89560 Lain.
Tél. 03 86 45 27 74. Fax 03 86 45 27 08.

Jean-Marie Lhôte



"Une démarche refléchie" article écrit par Jean-Marie Lhôte, extrait pour la revue de la céramique et du verre en 2003. TEO est un centre de rencontre et de communication, invitant des artistes, des artisans, École de poterie proposant des cours, aux enfants et aux adultes, atelier de production, exposition et bibliothèque offerte aux stagiaires. argiles, tradition des céramistes, manifestaion "Expolain", exposition de pièces d'artiste, (techniques) invitations au vernissage, concours Puisaye-Forterre, décor de forme usuel, des pots, matériau, tournage au tour à pied pour façonner l'objet. Dauphine Scalbert dirige Terres Est-Ouest, TEO, (Est, Ouest), à lain, dans l’Yonne, 89, en Bourgogne, France, le centre de formation propose un concours Puisaye Forterre, des expositions (ExpoLain) et de l'art. "Une démarche refléchie" article écrit par Jean-Marie Lhôte, extrait pour la revue de la céramique et du verre en 2003. TEO est un centre de rencontre et de communication, invitant des artistes, des artisans, École de poterie proposant des cours, aux enfants et aux adultes, atelier de production, exposition et bibliothèque offerte aux stagiaires. argiles, tradition des céramistes, manifestaion "Expolain", exposition de pièces d'artiste, (techniques) invitations au vernissage, concours Puisaye-Forterre, décor de forme usuel, des pots, matériau, tournage au tour à pied pour façonner l'objet. Dauphine Scalbert dirige Terres Est-Ouest, TEO, (Est, Ouest), à lain, dans l’Yonne, 89, en Bourgogne, France, le centre de formation propose un concours Puisaye Forterre, des expositions (ExpoLain) et de l'art.